La Bicorne
Pour mériter le noble titre d’artiste, il ne suffit pas de reproduire les êtres et les choses de la nature, il faut créer un univers personnel où la beauté règne en maître. Le monde de Janine est peuplé de créatures à la plastique incomparable. Cet invraisemblable et splendide animal, à l’élégance raffinée, s’est arrêté un instant pour se laisser admirer. Profitons-en, car nous n’en verrons plus de semblable. Cette pure création artistique n’a d’autre ambition que de provoquer une émotion esthétique.
Janine n’a jamais craint d’affirmer haut et fort qu’elle était une adepte de l’art pour l’art, sa peinture n’ayant d’autre but que la glorification du Beau.
Il serait tout aussi illusoire de chercher un message dans cette gracieuse « bicorne » que d’essayer de décrypter les nymphéas de Monet ou les poissons rouges de Matisse. Tous les tableaux de Janine sont une invitation au rêve, à l’évasion. Ils produisent dans l’âme du spectateur un effet cathartique aussi bénéfique qu’un analgésique pour un corps souffrant. Nos méninges sont souvent submergées par les soucis ou les problèmes ; on peut douter que les cris d’épouvante de Munch ou les personnages hallucinés de Basquiat puissent contribuer à nous divertir…
Extraits tirés du livre de Pierre-André Devayes – 2010