Le Chat andalou appartient à ce dernier souffle pictural, ce tableau est même la toute dernière toile réalisée par l’artiste. Elle tire sa révérence à la manière des grands artistes en nous dévoilant son parcours et son évolution stylistique. Par l’anatomie parfaite, parfois irrationnelle des félins, elle montre le rapprochement au maintien du corps idéal des danseurs. Dans tout son corpus artistique, les chats ne sont jamais représentés de manière réaliste, au contraire, elle leur donne la noblesse et la fragilité du corps. Le chat de cette représentation, qui est en réalité une chatte, est le personnage principal de la toile. Le félin représente l’artiste elle-même, qui se présente aux yeux de tous.
Cette toile, riche de beaucoup d’éléments, montre à la fois ses souvenirs andalous avec les murs aux détails mauresques de l’arrière-plan, en tension avec la couleur grenade du carrelage et des lignes colorées du tapis. Le caractère hypnotique de ces motifs contraste fortement avec l’élément central du tableau, la chatte endormie. Malgré la diversité des couleurs, tout le décor est imprégné du rêve et de la méditation. Le centre d’intérêt est ciblé sur le félin, qui ne sort pas les griffes mais au contraire qui rend les armes. Ce chat est couché et serein, il nous dit au revoir.