Accrochages n°147
A fleur de surface,
Elle trace et elle efface
Seule au creux de l’espace
Le chaud et puis la glace
Taches de souvenirs en silences absolus
Filaments de couleurs qui inondent en plein cœur
Quand les mots ne disent plus
La courbe d’autres temps sous la paix du déluge
Quand la pose s’exalte sous le poids de la vie
Quand vient et disparaît l’ombre sous la lumière
Et le vif du vide dans des accords acides
D’autres métamorphoses s’éloignent et envahissent
Les gris sous les azurs dans des ocres obscurs
Et les liens des abysses s’unissent en calice
Les regards se lissent avant le précipice
Là où les fleuves glissent en arabesques lentes
Et où les cris des âges ont parfum de la menthe
Une âme de crépuscule semble immerger la toile
L’horizon est ailleurs, son cœur est aux étoiles
Claire Raffenne, Historienne d’art